Le jugement du procès opposant Apple à Epic Games (le créateur de Fortnite) devrait tomber dans le courant de l’été et les deux entreprises sont aujourd’hui dans l’attente d’une décision de la juge Yvonne Gonzalez Rogers. Si le studio de jeux vidéo obtient gain de cause, cela pourrait être un tournant majeur pour les utilisateurs d’iPhone et l’écosystème iOS au sens large puisque, dans le pire des cas pour Apple, la marque à la pomme pourrait être obligée de s’ouvrir aux boutiques d’applications tierces. Mais quels sont les enjeux derrière cela ?
Apple met en avant la sécurité de son écosystème
Deux points ont longuement été abordés lors de ce procès. Les achats in-app d’un côté, qui « aident Apple à collecter efficacement une commission » selon Tim Cook lui-même, et la possibilité d’ouvrir iOS à des boutiques d’applications tierces en dehors de l’App Store. Sur ce point, la firme de Cupertino ne démord pas : ouvrir l’écosystème représenterait une énorme faille de sécurité.
Android l’a prouvé, avoir une boutique applicative sécurisée ne suffit pas à repousser tous les malwares si l’utilisateur a la possibilité de les télécharger depuis d’autres sources. Et pourtant, l’OS au robot vert s’en sort plutôt bien dans l’ensemble selon de nombreuses études. Il faut dire que ses nombreuses pop-up lors du téléchargement d’une application au format .APK sont plutôt démoralisantes. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Fortnite est désormais disponible sur le Google Play Store.
Apple est plus strict
Dans sa vision des choses, Apple est plus strict. Le sideloading (charger autrement une application que depuis la boutique) peut faciliter l’apparition de malwares, non seulement pour les utilisateurs qui téléchargent des applications depuis des sources louches, mais aussi pour les autres, réduire la vie privée des utilisateurs d’iPhone et même rendre plus compliqué le contrôle parental. Difficile de le nier, mais nombreux sont ceux qui mettent en avant la balance avantages/risques, jugeant acceptable de sortir de cette cage dorée au profit d’un peu plus de liberté.
Mais un point venait particulièrement démolir l’argumentaire d’Apple dans cette équation : que penser alors de la sécurité de macOS qui permet de télécharger des logiciels en dehors de du Mac App Store ?
Un traitement différent pour macOS et iOS
Nous avons pu nous entretenir avec un représentant d’Apple qui a avancé quatre raisons pour expliquer cette différence de traitement entre les deux systèmes d’exploitation.
La première concerne le nombre d’appareils en circulation. En janvier dernier, Tim Cook révélait que 1,65 milliard d’iPhone étaient utilisés dans le monde. C’est dix fois plus que le nombre de Mac en circulation. Le marché est donc beaucoup plus intéressant pour les pirates qui seraient alors plus enclins à développer des malwares visant iOS. Un point d’autant plus vrai qu’un smartphone contient énormément de données sensibles.
Outre les photos, comptes mails et autres comptes bancaires que l’on retrouve également sur ordinateur, votre iPhone connaît votre position précise au quotidien, certaines de vos données personnelles concernant votre santé et représente un potentiel mouchard — avec micro et caméra — que vous transportez toujours dans votre poche.
Le reste de l’argumentaire d’Apple se concentre sur l’usage. Selon le porte-parole que nous avons rencontré, les utilisateurs de macOS ont davantage conscience des risques du sideloading. L’argument semble néanmoins peu recevable, beaucoup étant ceux qui profitent des ponts réalisés au sein de l’écosystème du constructeur et possèdent donc à la fois un Mac et un iPhone. De plus, c’est une question d’adaptation et sur Android, les utilisateurs savent, en grande partie, à quels risques ils s’exposent lorsqu’ils téléchargent un fichier APK sur JeuxPiratesAvecVirus.com.
Enfin, le dernier point est le nombre d’applications. Selon Apple, un utilisateur de macOS télécharge ses logiciels préférés lors de l’installation et s’en contente pour la plupart de ses usages, tandis que l’utilisateur d’iPhone a plutôt tendance à expérimenter et télécharger de nombreuses applications. Ici, l’argument n’est pas étayé de chiffres précis et quand bien même un exemple n’est pas un argument, il faut tout de même admettre qu’à la rédaction de Frandroid, nous sommes très peu nombreux à télécharger régulièrement de nouvelles applications en dehors de notre base indispensable à télécharger à chaque changement d’appareil.
Un jugement attendu
Des raisons de ne pas ouvrir iOS aux boutiques tierces, Apple en a une palanquée. Certaines ne sont pas forcément recevables ou compréhensibles, mais il est pourtant certain que cela joue fortement dans la sécurité du système. Faire autrement demanderait nécessairement à Apple de repenser une partie de son OS, comme Google l’a fait avec Android au fil des ans en proposant toujours plus de niveaux de sécurité. En 2017, Google Play Protect est par exemple venu s’ajouter au système pour servir d’antivirus pour les applications sideloadées. Ce n’est pas parfait, comme la plupart des services de sécurité, mais cela permet tout de même d’être relativement sereins et sereines en utilisant nos smartphones.
Mais bien sûr, ce n’est pas nous ni même vous qu’Apple doit convaincre aujourd’hui. C’est la juge Yvonne Gonzalez Rogers, qui tient entre ses mains le verdict qui pourrait bien bouleverser nettement le paradigme de l’iPhone.
Notre émission Twitch SURVOLTÉS, c’est un mercredi sur deux de 17h à 19h : retrouvez-vous nous pour parler voiture électrique ou vélo électrique, autour de débats, d’interviews, d’analyses et de jeux !
Il ne peut pas car ces développeurs partiraient sur Windows uniquement.
C’est deux mondes différents. iOS est un monde où l’utilisateur n’a aucune peur à avoir dans tout ce qu’il fait, et c’est ce une des choses qui l’ont rendu un aussi grand succès. La plupart des utilisateurs, quel que soit l’âge, ne sont pas à l’aise dans l’utilisation d’un ordinateur. L’action la plus anodine les inquiète s’ils ne la connaissent pas. Jobs l’avait compris il y a 40 ans et voulait faire un ordinateur qui évite ce problème. Malheureusement Windows est devenu dominant et des milliards de personnes ont grandi avec un système qui affiche des erreurs bizarres et peut se casser si on enlève un fichier au mauvais endroit sans savoir que c’était un fichier système. Ça leur a donné une peur irrationnelle des ordinateurs. MacOS reste de nos jours beaucoup plus avancé sur ces points : pas d’erreurs bizarres et tous les fichiers systèmes sont soit cachés, soit dans un seul répertoire appelé système. L’utilisateur peut toucher à tout le reste sans inquiétude. Le seul point de friction restant se produisait lors du téléchargement d’une nouvelle application. Comment l’utilisateur pouvait être certain qu’une application était sûre? iOS résous ce problème.
Ah bon ? Je croyais (en écoutant Apple) que pourtant c'était mieux le concept à la iOS. Ce qui est dommage du coup c'est de ne pas fermer macOS pour aligner les deux OS par le haut.
Ce serait dommage.
Je sais bien, mais Apple pourrait très bien dire F*CK aux développeurs comme ils le font sur iOS.
C'est juste une question de temps , un jour ce sera pareil pour MacOs Passage obligé par l'App store et pour les même raisons que iOs
Faire du chantage sur une localisation en temps réelle ou sur un traitement médical ne peut marcher que dans des cas extremes. Idem pour la revente de ces infos. Donc ce ne sont pas les données que tu vas cibler en priorité.
Ils ne peuvent pas car ils ont plein de dev qui ne passent pas sur le store Mac et ne veulent pas changer. Sur iOS cela engendrerait forcément une augmentation des malwares, même si Apple faisait tout son possible pour les contrôler. Du coup, mauvais effet sur l'image et baisse des ventes, couplée à la baisse des revenus du store. Ou comment détruire l'image d'un OS.
Je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas ! Techniquement cela n'a rien d'impossible. Comme ouvrir iOS. C'est un choix.
Ah bon? Moi je commande avec Siri.
Sexiste.
Si, ils ont dit que MacOS est moins sûr, mais qu'ils ne peuvent revenir en arrière sur son fonctionnement plus ouvert.
Faux. Les deux exemples que tu as cités permettent de se faire de l'argent, que ce soit par du chantage ou de la revente d'informations à des compagnies d'assurance par exemple. Tu fais exactement le même raisonnement erroné que ceux qui considèrent qu'on n'aurait rien à cacher.
Et surtout s'il pirate ton macOS il a la plupart de ces infos synchronisées.
Ce que je comprends en lisant l'article c'est qu'à la question "Pourquoi macOS est ouvert aux apps de boutiques tierces et pas iOS ?", Apple n'a aucune réponse convaincante.
Parceque iOS est destiné à des Nabila, Maeva qui ne doivent pas faire plus de trois click pour une fonction donc ça doit aller au plus simple, Alors qu'un MacOS est plus destiné à un Jean-Charles, à qui ça ne posera pas problème de chercher un peu pour trouver l'outil et les fonctions les plus adaptés à son boulot Ou encore à Kévin, le geek qui aime trifouiller dans le système. Et un peux pour l'argent aussi :)
"Outre les photos, comptes mails et autres comptes bancaires que l’on retrouve également sur ordinateur, votre iPhone connaît votre position précise au quotidien, certaines de vos données personnelles concernant votre santé et représente un potentiel mouchard" Mais... un "hacker" n'en a absolument rien à faire de savoir si tu es à tel restaurant tel jour, ou si ton médecin t'a prescrit tel antibiotique. Non. Ils veulent se faire de la maille, et ca passe par les infos bancaires, c'est tout.
Ce contenu est bloqué car vous n'avez pas accepté les cookies et autres traceurs. Ce contenu est fourni par Disqus.
Pour pouvoir le visualiser, vous devez accepter l'usage étant opéré par Disqus avec vos données qui pourront être utilisées pour les finalités suivantes : vous permettre de visualiser et de partager des contenus avec des médias sociaux, favoriser le développement et l'amélioration des produits d'Humanoid et de ses partenaires, vous afficher des publicités personnalisées par rapport à votre profil et activité, vous définir un profil publicitaire personnalisé, mesurer la performance des publicités et du contenu de ce site et mesurer l'audience de ce site (en savoir plus)
En cliquant sur « J’accepte tout », vous consentez aux finalités susmentionnées pour l’ensemble des cookies et autres traceurs déposés par Humanoid et ses partenaires.
Vous gardez la possibilité de retirer votre consentement à tout moment. Pour plus d’informations, nous vous invitons à prendre connaissance de notre Politique cookies.
Gérer mes choix